Soyez Participatifs !

C'est avec enthousiasme que les élèves de 6eA du collège Mendès France de Bessines Sur Gartempe se sont engagés dans le projet d'élaborer une loi pour promouvoir l'égalité homme femme à travers le sport ! 

Courant décembre, ils ont rencontré Kevin LABARSOUQUE , coordonateur CLEMI de l'académie de Limoges, lors d'un atelier EMI sur les "Traitements médiatiques du sport (au) féminin ". De quoi éveiller l'esprit critique et de faire naître des volontés de justice et d'équité !  Répartis en 6 groupes, les élèves ont alors entrepris une reflexion et choisi les sujets qu'ils voulaient défendre et mettre en avant, sous la houlette de Anne MARCHAND, Professeur d'Histoire Géographie EMC et avec la précieuse aide de la professeur documentaliste Leïla FLEURAT-LESSARD.

Puis ils ont eu une "Professeure de luxe" en la personne de Manon MEUNIER, députée de la Haute-Vienne. Le thème de ce super cours : la naissance d'une loi ! Elle leur a présenté son travail de parlementaire, les différentes commissions, le trajet d'une loi... Et elle a endossé avec gentillesse et patience, le rôle de présidente de séance pour que nos jeunes "apprentis députés" présentent leurs propositions de lois et les votent. Ce fut l'occasion d'enrichir leurs connaissances sur notre démocratie avec un nouveau lexique (amendements...) mais surtout avec la nécessité d'argumenter pour défendre son point de vue, de discuter dans le respect de l'autre et dans la tolérance ! 

De beaux échanges qui ont permis, outre la réalisation du projet de loi, de mettre en action les valeurs de la République. Comme le montre le témoignage de leurs sentiments et réactions, ces moments laisseront une trace chez ces jeunes collégiens qui ont mis en action l'invitation de Stéphane HESSEL lorsqu'il disait : "Interrogez-vous sur ce qui vous indigne et vous scandalise [...] et tâchez de connaître comment concrètement il vous est possible d'agir pour lutter contre" .

Quand la maitresse nous a proposé de participer au Parlement des enfants nous avons ressenti beaucoup d’excitation et d’inquiétude car nous n’avions pas l’impression de pouvoir écrire, nous, une loi ! Et puis, nous avons peu à peu jouer le rôle des députés…

• Tout d’abord, nous avons longuement échangé des idées sur le thème qui nous a été proposé et nous les avons listées. Il nous a aussi semblé important de faire un sondage auprès des partenaires sportifs (présidents, éducateurs, professionnels du sport) et des parents d’élèves. Nous avons alors rajouté leurs idées et leurs constats.
• Il a ensuite fallu comprendre ce que représentait une proposition de loi. Pour cela, nous avons bien étudié le fonctionnement et le rôle du Parlement à l’aide des brochures envoyées, d’exposés sur les différentes affiches reçues et de leçons en classe. Nous avons aussi découvert le parcours d’une loi : d’une petite idée dans la tête de quelqu’un jusqu’à la promulgation au journal officiel.
• Par la suite, nous sommes revenus à notre texte et nous avons débattu : certaines informations ne nous paraissaient pas pertinentes par rapport au thème. Il a donc fallu en enlever avec l’accord de tous. Un second débat a alors été nécessaire pour choisir 3 ou 4 axes qui serviraient à l’écriture des articles. Nous avons assez facilement trouvé quatre propositions qui étaient les plus importantes pour nous et nous avons alors rédigé les quatre articles en collectif.
• Pour l’ «exposé des motifs», nous avons formé cinq commissions de travail : une par article et une autre pour écrire l’introduction et la conclusion. Dans chaque commission, il a fallu trouver des arguments à l’aide des échanges entre nous, de nos anciens sondages et de rapports officiels sur le sport. Puis, nous avons fait passer nos travaux entre les différentes commissions pour pouvoir compléter le travail des autres avant de le présenter à l’ensemble de la classe.

S’en est suivi, un long travail d’écriture pour résumer, revoir tous nos textes et n’en faire qu’un. Pour finir, quatre élèves volontaires ont proposé une réécriture finale en corrigeant certaines erreurs et en remaniant certaines phrases avant que nous soyons tous parfaitement d’accord sur la proposition de loi finale qui, nous l'espérons, vous semblera pertinente!

Les élèves de 6ème B du collège Evariste Galois d'Algrange ont décidé de participer à l'élaboration d'un projet de loi pour le parlement des enfants.

Après avoir été sélectionnée, la classe a participé à des ateliers lors des séances d'EMC.

Les élèves ont découvert le parcours d'une loi en étudiant les institutions républicaines à partir de vidéos et de documents.

L'établissement a également accueilli deux intervenants de l'association parlons démocratie ; M. Pallez, ancien déontologue de l'assemblée nationale et Mme Jeslin, doctorante en droit constitutionnel. Les élèves ont ainsi participé à l'élaboration d'une loi sur l'uniforme dans les établissements scolaires. Ils l'ont largement amendé avant de finir par l'adopter.

Enfin, à partir de leurs recherches les élèves ont réalisé un brainstorming et mis à plats toutes leurs idées pour favoriser l'égalité entre les filles et les garçon dans le sport. Ils ont mis à jour un certains nombre de paradoxe comme le fait que les femmes participent plutôt bien aux sports encadrés mais sont largement sous représentées dans les compétitions. De nombreuses idées ont été trouvées il s'agit maintenant de les formaliser...

Un temps fort de notre travail de recherche ….

Nous sommes repartis loin dans le temps pour comprendre l’origine du mot « Assemblée Nationale ».

La maîtresse nous a expliqué que cette appellation datait de la Révolution Française. En fait, autrefois, avant 1789, l’assemblée des parlementaires s’appelait « Les Etats Généraux ». Quand le Roi Louis XVI convoque Les Etats Généraux le 5 mai 1789, les députés sont au nombre de 1139, dont 578 représentants du Tiers Etat, 270 représentants de la Noblesse et 291 représentants du Clergé. Mais chaque fois que les députés votent, ils votent par ordre et non par tête. Et ainsi les deux ordres qui ont des privilèges, le Clergé et le Noblesse l’emportent toujours. Le Tiers-Etat est inférieur par la loi et subit toutes les charges, tous les impôts.  C’est pour cette raison que les députés du Tiers Etat se sont révoltés et qu’ils se sont déclarés « Assemblée Nationale » le 17 juin 1789. Désormais, l’Assemblée Nationale compte 577 députés et ils représentent tout le peuple.

Mais ce sont des philosophes, qu’on a appelé les philosophes des Lumières, qui sont à l’origine des idées de la Révolution française. Nous avons fait des recherches sur Internet…

C’est Montesquieu, un noble de province qui va remettre en cause le pouvoir. Il parle d’un système politique qui existait autrefois à Athènes et qui s’appelle la Démocratie, système politique où le peuple choisit ses dirigeants. Dans son livre « l’esprit des lois », il évoque la République, le Despotisme (=la Dictature) et la Monarchie (le Roi dirige le pays).

Pour éviter la tyrannie, il propose la séparation des pouvoirs entre ceux qui font les lois (le pouvoir législatif), ceux qui les mettent en oeuvre (le pouvoir exécutif) et ceux qui jugent (la justice).

Ainsi, les idées de Montesquieu ont traversé les siècles puisque la maîtresse nous a expliqué qu’il existe trois pouvoirs en France : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. C’est l’Assemblée Nationale et le Sénat qui détiennent le pouvoir législatif. Leur rôle est de faire les lois. Le président de la République et le gouvernement (le premier ministre et les ministres) forment le pouvoir exécutif qui est chargé  de faire exécuter les lois. Enfin le pouvoir judiciaire a pour rôle de contrôler l’application de la loi et sanctionne son non-respect.

Nous comprenons l’importance de la loi, que celle-ci est au cœur de notre vie. Comme le règlement que nous élaborons en début d’année scolaire, la loi nous donne des droits mais aussi des devoirs. Si une loi est promulguée, elle peut nous donner des droits mais nous avons le devoir de la respecter. Et enfin, nous comprenons l’importance de notre travail : la loi est un règlement qui peut limiter la liberté de chacun mais qui en revanche permet de vivre dans un cadre sécurisé et d’éviter « la loi du plus fort ».